26 janvier 2019


Ce qui paraît être quelque chose et qui n’est rien, j’y ai renoncé
Pour venir vers ce qui paraît n’être rien et qui est quelque chose.
Voilà pourquoi je resplendis.

À tout cet univers j’ai renoncé pour me tourner vers toute autre chose
Qui n’est ni être ni non être,
Voilà pourquoi je resplendis.


Cela qui est quelque chose et cela qui n’est rien,
Je les connais dans leur réalité,
Dans leur apparition et leur disparition,
Voilà pourquoi je resplendis.

Je me réjouis des plaisirs que je n’ai pas eus
comme je me réjouis de ceux qui sont très anciens,
Je ne m’exalte pas plus que je ne m’irrite,
Voilà pourquoi je resplendis.


C’est seule, dans mon cœur seul, semblable au ciel,
Que je trouve ma joie, et non dans les plaisirs mondains,
Voilà pourquoi je resplendis.

Je suis en vérité toujours en moi,
Que je marche ou que je sois assise,
Voilà pourquoi je resplendis.


Je m’élève au dessus des mondes, sans avoir forme de rien,
C’est ainsi que je suis heureuse en moi-même,
Voilà pourquoi je resplendis.

Je suis ce monde et je ne le suis pas,
Je suis réelle et je ne le suis pas,
Je suis Tout et je ne suis Rien,
Voilà pourquoi je resplendis.


Je ne désire ni plaisirs ni richesses,
Ni pauvreté ni aucun autre état,
Je suis heureuse de tout ce qui arrive,
Voilà pourquoi je resplendis."

                                  Tchoudâlâ 

                                           Traduit du sanskrit par Alain Porte

20 juin 2018

Ce jeu qui est le tien
C’est de nous balancer
Au rythme d’une mélodie silencieuse
De nous balancer sur ta balançoire
Tu nous fait monter jusqu’à la lumière
Et brusquement tu nous précipites
Au fond des ténèbres.
Quand la balançoire remonte
Ce sont des cris joyeux
Quand elle redescend, ce sont des cris de peur.
Ce trésor qui est le tien
Tu le fais passer de ta main droite
A ta main gauche
Et de ta main gauche à ta main droite
Et encore et encore.
Assis dans la solitude,
Tu rassembles les soleils et les lunes
Et tu les fais tourner sans cesse
Tu les dévoiles et ils sont nus ;
Puis tu les habilles d’un voile
Qui nous les cache.
Croyant que les trésors de notre cœur
Nous ont été arrachés
Nous pleurons des larmes inutiles.
Mais tout est plein et complet
Rien n’a été perdu.
Et il n’y a que la balançoire,
Sans cesse, qui va et qui vient.

                                                                  Rabindranath Tagore
 

24 octobre 2016

Sujet universel et absolu - Wei Wu Wei


"Libres, nous ne sommes pas le numéro un, 
le premier de tous nos objets, 
mais Zéro : leur Sujet universel et absolu."

                                                    Wei Wu Wei

11 octobre 2016

Cesse de vouloir - Lama Guendune Rimpoche

« Le bonheur ne se trouve pas avec l’effort et la volonté,
Mais réside là, tout proche, dans la détente et l’abandon,
Ne sois pas inquiet, il n’y a rien à faire,

Tout ce qui s’élève dans l’esprit n’a aucune importance,
Parce que dépourvu de toute réalité,
Ne t’attache pas aux pensées, ne les juge pas,
Laisse le jeu de l’esprit se faire tout seul, s'élever et retomber, sans intervenir, 
Tout s’évanouit et recommence à nouveau sans cesse.

Cette quête même du bonheur est ce qui t’empêche de le trouver,
Comme un arc-en-ciel qu’on poursuit sans jamais le rattraper,
Parce qu’il n’existe pas, parce qu’il a toujours été là,
Et parce qu’il t’accompagne à chaque instant,

Ne crois pas à la réalité des choses bonnes ou mauvaises,
Elles sont semblables à l’arc-en-ciel.
A vouloir saisir l’insaisissable, on s’épuise en vain.

Dès qu’on relâche cette saisie, l’espace est là, ouvert, hospitalier, et confortable.
Alors jouis-en.
Ne cherche plus.
Tout est déjà tien.

 
A quoi bon aller traquer dans la jungle inextricable,  
l’éléphant qui demeure tranquillement chez lui.
Cesse de faire.
Cesse de forcer.
Cesse de vouloir.
Et tout se trouvera accompli, naturellement. »

Lama Guendune Rimpoche


9 avril 2016

Extrait de : Hymnes de Abhinavagupta (trad. et commentaire de Lilian Silburn).

ANUTTARASTIKA / HUIT STANCES SUR L'INCOMPARABLE :

1. Ici, nul besoin de progrès spirituel ni de contemplation, ni d'habileté de discours, ni d'enquêtes, nul besoin de méditer, ni de se concentrer, ni de s'exercer aux prières marmonnées. Quelle est, dis-moi, la Réalité ultime absolument certaine ? Écoute ceci : ne prends ni ne laisse et, tel que tu es, jouis heureusement de tout.

2. Du point de vue de la Réalité absolue, il n'y a pas de transmigration. Comment alors est-il question d'entrave pour les êtres vivants ? Puisque l'être libre n'a jamais eu d'entraves, entreprendre de le libérer est vain. Il n'y a là que l'illusion de l'ombre imaginaire d'un démon, corde prise pour un serpent qui produit une confusion sans fondement. Ne laisse rien, ne prends rien, bien établi en toi-même, tel que tu es, passe le temps agréablement.

3. Dans l'Inexprimable, quel discours peut-il y avoir et quelle voie différencierait adoré, adorant et adoration ? En vérité, pour qui et comment un progrès spirituel se produirait-il, ou encore qui pénétrerait par étapes dans le Soi ? Oh Merveille ! cette illusion, bien que différenciée, n'est autre que la Conscience-sans-second. Ah ! tout est essence très pure éprouvée par soi-même. Ainsi, ne te fais pas de soucis inutiles.

4. Cette félicité n'est pas comme l'ivresse du vin ou celles des richesses, ni même semblable à l'union avec la bien-aimée. L'apparition de la Lumière consciente n'est pas comme un faisceau de lumière que répand une lampe, le soleil ou la lune. Quand on se libère des différentiations accumulées, l'état de bonheur est une allégresse comparable à la mise à terre d'un fardeau, l'apparition de la Lumière est l'acquisition d'un trésor oublié : le domaine de l'universelle non-dualité.

5. Attirance et répulsion, plaisir et douleur, lever et coucher, infatuation et abattement, etc., tous ces états participant aux formes de l'univers se manifestent comme diversifiés, mais en leur nature ils ne sont pas distincts. Chaque fois que tu saisis la particularité d'un de ces états, attentif aussitôt à la nature de la Conscience comme identique à lui, pourquoi, plein de cette contemplation, ne te réjouis-tu pas ?

 6. L'efficacité de ce qui existe actuellement n'existait pas auparavant ; de façon soudaine, en effet, surgissent toujours les choses en ce monde. À quelle réalité peuvent-elles prétendre, ainsi troublées par la confusion déformante de l'état intermédiaire ? Quelle réalité y a-t-il dans l'irréel, l'instable, le falsifié, dans un amoncellement d'apparences, dans l'erreur d'un rêve ? Reste par-delà l'imperfection propre aux angoisses du doute et éveille-toi.

7. L'inné ne peut être sujet au flot des existences objectives ; celles-ci ne se manifestent qu'éprouvées par toi. Bien que privées par nature de réalité, en un instant, par la faute d'une erreur de perception, elles prennent part au réel. Ainsi jaillit de ton imagination la grandeur de cet univers puisqu'il n'existe pas d'autre cause à son apparition. C'est pourquoi, par ta propre gloire, tu resplendis dans tous les mondes et, bien qu'unique, tu es l'essence du multiple.

8. Lorsque surgit la Conscience en tant que contact immédiat avec soi-même alors le réel et l'irréel, le peu et l'abondant, l'éternel et le transitoire, ce qui est pollué par l'illusion et ce qui est la pureté du Soi apparaissent radieux dans le miroir de la Conscience. Ayant reconnu tout cela à la lumière de l'essence, toi dont la grandeur est fondée sur ton expérience intime, jouis de ton pouvoir universel.  

                                                                                      Merci Philippe 

28 décembre 2014

"On se met à chercher le Moi, le Soi, des abstractions, des entités majusculées. Mais, bon Dieu, nous sommes porteurs de cette chose, de ce miracle !
Chaque fois que nous avons senti, pensé, vécu quelque chose de positif ou de négatif, étions-nous là, oui ou non ?
Et qui est ce "nous" si ce n'est moi ? ...
                                                                   S. Jourdain

Et la lumière fut

" Enfin un jour (et ce jour vient très vite), je m'aperçus que je regardais mal, tout simplement ...
Au fond je regardais trop loin, et je regardais trop vers l'extérieur ...
C'est alors qu'un instinct (une main se posant sur moi) m'a fait changer de direction. Je me suis mis à regarder plus près. Non pas plus près des choses, mais plus près de moi. A regarder à l'intérieur vers l'intérieur. Cessant de mendier aux passants le soleil, je me retournais d'un coup et le vis de nouveau ! ..."                            Jacques Lusseyran

22 octobre 2014

"Sans moi, des paroles sortent de mes lèvres.
Je suis sans nouvelles de celui qui parle"
                                                                      Rumi

15 mars 2014

La Doctrine secrète de la déesse Tripurâ

Quelle action pourrai-je bien entreprendre , moi qui suis plus omniprésent encore que l'espace ?
En quoi suis-je concerné par le bien et le mal ?

Que m'importe les apparences d'activités qui se produisent ou ne se produisent pas dans la multitude infinie des apparences que sont les corps ?

De par ma souveraineté plus rien n'est à accomplir ou à éviter pour moi en ce monde.
Qu'ai-je donc à faire d'un réfrènement de l'esprit ?

Plongé ou non dans le samâdhi, j'incarne la plénitude et la surabondance de la joie.
Sans chercher à détourner mon corps de ce qui se trouve être son activité du moment, je demeure en tout temps le réceptacle de la Grande Félicité.

Je suis la plénitude sans défauts, la lumière qui ne vacille pas."

                                                       Merci au blog "La vache cosmique"
                                  

30 janvier 2014

Un seul JE

C'est donc ce que tous les plus grands mystiques ont découvert. La vérité ultime est : Je suis et vous êtes ce Un sans second et l'expérience littérale de cela est que vous êtes, pour tout le monde c'est la même chose, nous avons tous une expérience, c'est assez subtil, votre ressenti, votre sentiment le plus intime d'être, quand vous ressentez "je" quand vous allez dans le "je", vous vous référez à ce ressenti le plus intime d'être ou de l'existence, quand vous allez dans le "je"
 (J E).
Ce que ces mystiques ont découverts est que ce sentiment intime de "je" est le même pour tous. Nous expérimentons tous le même sentiment de je. Bien sur nous attachons ce sentiment je à notre expérience de vie personnelle, à notre ego, à nos expériences de vie personnelles. Toutes sortes de croyances à propos de ce que nous sommes en tant qu'individu unique. Nous relions tous cela à ce feeling de je, mais le feeling de je est exactement le même.
Et cela est très profond, ça m'explose toujours l'esprit, d'en parler, mais votre sentiment de je et mon sentiment de je est exactement le même sentiment.

Je suis et vous êtes ce Un sans second                                            Andrew Cohen

23 octobre 2013

L'éveil : Simple ou facile ?

Douglas Harding écrivait en parlant de l'éveil : " Simple ne veut pas dire facile."
 
Soyons clair : voir sa vraie nature est parfaitement simple. Il suffit d'inverser la flèche de son attention de 180° et de prendre conscience de la vacuité à partir de laquelle le monde est vu.

Ensuite il convient de revenir encore et encore à cette vision jusqu'à ce que cela devienne naturel de vivre grand ouvert.

Je sais bien que d'un point de vue ultime il n'y a pas d'éveil ni de chemin, ni personne qui chemine, et c'est tout à fait vrai. Mais cela, il faut aussi réellement le vivre et pas seulement le savoir.

Est-ce toujours facile de le vivre? Est-ce facile de rester centré par exemple dans la douleur physique ? Quand son enfant est mourant ? Dans un stress important ?

Non ce n'est pas toujours facile... mais c'est toujours possible. L'important est de savoir ce geste intérieur qui libère : retourner la conscience à sa source. C'est toujours accessible. Douglas Harding écrivait : "Cette vision de notre vacuité est toujours accessible, quoi que nous fassions, aussi calme ou agité que nous puissions être. Elle est accessible instantanément, à volonté, en tournant simplement son regard vers l'intérieur."

Peu à peu, les résistances tombent avec la pratique et il devient impossible d’oublier l’Ouvert.

Il y a là un paradoxe (dont j'ai longuement parlé dans mon livre S'éveiller à la vacuité) : la vision de sa vraie nature a toujours lieu hors du temps, elle est parfaite maintenant, et dans l'instant il n'y a aucun problème, aucun chemin, aucune difficulté.

La pratique consiste en un sens à voir qu’il n’y a pas de pratique ; et ce qui est peut-être difficile c’est de voir que c’est si simple.                                    José Le Roy

11 août 2013

" Entre la présence réfléchie en tant que témoin dans la conscience et la pure présence, il y a un fossé que le mental ne peut franchir."           Nisargadatta Maharaj

4 août 2013

"Quand la Conscience a un objet, nous l'appelons vision-témoin. Lorsqu'il y a aussi auto-identification à l'objet, provoquée par le désir ou la peur, nous appellons un tel état "la personne".

En réalité, il n'y a qu'un seul état; quand il est dénaturé par l'auto-identification, il est appelé une personne, quand il est coloré par la sensation d'existence, c'est le témoin, quand il est incolore et illimité, nous l'appelons le Suprême."    Nisargadatta Maharaj

27 juillet 2013

"Prenez conscience que tout ce qui arrive, arrive à vous, par vous, grâce à vous, que vous êtes le créateur, le possesseur et le destructeur de tout ce que vous percevez et vous n'aurez plus peur. N'étant pas effrayé, vous ne serez pas malheureux et vous ne courrez plus après le bonheur. Dans le miroir de votre mental, toutes sortes d'images apparaissent et disparaissent. Sachant qu'elles ne sont que vos propres créations, examinez-les attentivement aller et venir, soyez vigilant mais ne soyez pas agité. Cette attitude d'observation silencieuse est le fondement même du yoga. 
Vous regardez le film mais vous n'êtes pas le film."    Nisargadatta Maharaj

23 juillet 2013

"Même la foi en Dieu n'est qu'une étape sur le chemin. Finalement, vous abandonnerez tout car vous parvenez à quelque chose de si simple qu'il n'y a pas de mots pour l'exprimer."             Nisargadatta Maharaj

21 juillet 2013

"Demeurez tout à fait tranquille et examinez ce qui vient à la surface du mental. Rejetez le connu, accueillez ce qui, jusqu'à cet intant, était inconnu, et rejetez-le à son tour. Vous atteignez ainsi un état dans lequel il n'y a pas de connaissance, mais seulement l'être, l'être même qui est connaissance. Connaître par l'être, c'est la connaissance directe. Elle est fondée sur l'identité de ce qui voit ET de ce qui est vu. "     Nisargadatta Maharaj

23 mars 2013

Un jour dit-on, un gourou et son disciple sont en bateau. 
Le disciple lui demande "Combien doit-on désirer Dieu pour le réaliser ?"
Le gourou jette alors le disciple à l'eau et le tient entièrement immergé jusqu'à ce qu'i soit sur le point d'avaler de l'eau. Puis retirant le disciple, il lui demande :
"Que désirais-tu le plus lorsque tu étais submergé ?"
A quoi le disciple répond : "De l'air, juste de l'air"
Alors conclut le gourou : "Lorsque tu désireras Dieu aussi intensément que tu désirais l'air, tu le trouveras."

12 mars 2013


Nos réactions sont toutes le fruit de la mémoire et si nous surprenons cela au moment même où la réaction se produit, nous en sommes libres !

En pratiquant le "flagrant-délit", nous cessons d'alimenter le même circuit, nous cessons d'emprunter le même chemin, nous court-circuitons une vieille habitude.

Nous vivons ainsi de plus en plus conscients d'être conscients !

Vérifiez

12 février 2013


"Il faudrait accomplir toutes choses et même les plus ordinaires
- ouvrir une porte, écrire une lettre, tendre une main -
avec le plus grand soin et l'Attention la plus vive,
comme si le sort du monde et le cours des étoiles en dépendaient,
et d'ailleurs il est vrai que le sort du monde et le cours des étoiles en dépendent ...."
 
                                                                                                                       C. Bobin


8 février 2013

C'est à chacun de nos pas que nous devons regarder où nous sommes. Sommes-nous Ici ou avons nous fait un pas de côté ? Sommes nous Ici ou avons nous quitté la réalité attirés par un monde virtuel ? celui des pensées, des hypothèses, des fantasmes, du passé, du futur, du jamais là

C'est à chaque instant que nous devons vérifier sur quoi se porte notre attention. Sommes nous présents Ici ou ailleurs dans notre tête ?

La bifurcation est possible à chacun de nos pas. Voir cela nous "repositionne" dans l'Immobilité.
Voir cela est liberté.